Moi c'est Mathieu. Il parait que j'ai la loose. C'est vrai qu'à l'OM il faut toujours que je retire tous les bâtons coincés dans mes roues avant qu'on me laisse jouer. Et tout ça ne date pas d'hier...
Le jour où je n’ai pas fait de grandes études. Aujourd’hui ça ne va pas terrible. Et demain ce sera peut être pire.
Depuis que je suis tout petit, je n’ai jamais songé à devenir footballeur. Et pourtant, il faut croire que j’y étais destiné sans le savoir parce que je n’ai jamais été une flèche à l’école. En tout cas pas celle qui va dans le mille. Toujours trop de vent, trop de pluie, un bout éméché qui ne s’accroche pas…
Un jour, on nous a tous fait remplir une grande feuille pour qu’on nous dise à la fin le métier qui nous irait le mieux. C’était pas facile à remplir parce que bien évidemment on m’avait filé un stylo qui ne fonctionnait pas. J’ai bien essayé de le démonter pour comprendre le problème et tout d’un coup, il s’est mis à marcher ! Sur mon tee-shirt power rangers… Je me suis quand même forcé parce qu’on nous avait dit qu’on aurait une image de Pierre Richard.
A la question « projet professionnel », j’ai bien réfléchi et j’ai écrit : "quand je serai grand, j'aurai plein de vaches, et plein de Kiri." . Il faut dire que le kiri c’était mon aliment préféré, avec les Mr Freeze.
Je ne sais pas pourquoi mais ça a bien fait rigoler tout le monde. Moi j’ai moins rigolé quand on m’a annoncé que je serai tourneur fraiseur. J’aurais préféré mangeur-fraiseur. M’enfin je ne me suis pas trop plaint parce que j’ai évité « gardien d’immeuble dans le 93 », « agent d’accueil des toilettes publiques » ou « branleur de porc ».
J’ai vite compris que l’école ce n’était pas mon truc.
Mon père il aurait bien voulu que je réussisse. Il essayait souvent de me faire des petits cours particuliers. Un jour, il a voulu m’apprendre les conjonctions de coordination. Je sais ça fait peur, moi aussi j’ai eu la même réaction que vous. Mais mon papa il m’avait donné un moyen némotechnique (c’est la technique qu’utilise Némo pour se rappeler de tout) Il me dit alors : « Mais où est donc Ornicar ». Je ne connaissais pas Ornicar mais j’ai quand même répondu DTC. Depuis ce jour, mon papa m’a beaucoup encouragé à devenir sportif.
Ma maman aussi elle m’aidait beaucoup. On devait lire le Rouge et le Noir pour le cours de français. Mais pas de bol, le monsieur de la librairie n’en avait plus. Il nous a dit que c’était parce que l’auteur était mort depuis longtemps et qu’il n’avait pas eu le temps d’en écrire d’autres exemplaires. Finalement il nous a vendu « en rouge et noir » de Jeanne Mas, en nous disant que c’était à peu près pareil sauf que c’était sur cassette audio. Lors de l’interro, à la question : « quelles sont les ambitions du héros ?» j’ai répondu qu’il voulait exiler sa peur et aller plus haut que ces montagnes de douleur. J’ai eu 0.
Tout ça pour vous dire que j’ai décidé de faire sport comme métier.
J’avais choisi l’athlétisme au départ parce que je courrais plutôt vite mais ensuite on m’a dit qu’il fallait passer au dessus des haies et non pas en dessous. Avec mes 13,6 centimètres de détente sèche, même sans avoir fait Polytechnique, j’ai compris que j’allais avoir des difficultés.
Puis je me suis mis au boomerang. En fait, le boomerang, c'est comme le frisbee, mais pour ceux qui n’ont pas d'amis ! Parce que oui, je n’ai pas beaucoup d’amis. Je vous en parlerai plus tard.
Au début c’était sympa. Mais la première fois que je l’ai lancé, il a percuté un fil électrique qui est tombé sur un chat qui a fait peur à un chien qui, en s’enfuyant, a fait tomber une personne âgé dans le fleuve voisin. On a tenté de la récupérer mais la gaine de sa culotte s’était accrochée dans un caillou.
La mamie s’est noyée et j’ai arrêté le frisbee.
Finalement j’ai tenté le football. Mais ça je vous le raconterais plus tard, s’il n’est pas trop tard…
Si sa vous plait je posterais l'Episode 2