Source : chrono foot ;)
Les sanctions infligées aux joueurs de l'équipe de France ont eu l'effet d'une petite bombe dans le paysage footballistique français. 18 matches pour Anelka, 5 pour Evra, 3 pour Ribéry, 1 pour Toulalan. Une décision qui soulève des questions: Pourquoi de telles sanctions? A quoi correspondent-elles? Y-a-t-il un moyen de les contourner?
Jean Lapeyre, directeur juridique de la FFF, explique le pourquoi du comment de ces sanctions. Il démarre par Nicolas Anelka. Selon lui, c'est le comportement du joueur de Chelsea qui est principalement en cause: "Dix-huit matches correspondent environ à deux ans de suspension. Ce qui lui est reproché, ce n'est pas l'injure en elle-même, mais le fait d'insulter. Les termes plus ou moins exacts, ce n'est pas la question, bien qu'il y ait une partie qui soit avérée. De plus, le refus absolu de faire des excuses au coach, à ses potes, et a fortiori publiques, est une circonstance très aggravante".
Ribéry "s'est pointé en claquettes pour faire pleurer la France"
Les sanctions prises à l'encontre des trois autres joueurs sont d'un autre calibre. C'est leur engagement dans la grève qui est mis en cause. Le capitaine, Patrice Evra, est le plus durement sanctionné, brassard oblige: "Il était le capitaine de l'équipe de France et au lieu d'être un leader positif, il s'est transformé en un leader négatif. Il a entraîné ses troupes dans un gouffre. Il était le porte-parole des Bleus. Cinq matches correspondent à 6 mois de suspension environ".
Pour Franck Ribéry, c'est son rôle de leader naturel, conjugué à son apparition larmoyante sur TF1 quelques heures avant la grève, qui lui vaut d'être suspendu: "C'est un peu moins pour Ribéry, car il n'est que vice-capitaine. C'est un statut plus honorifique qu'autre chose, mais il a de l'influence dans le groupe. Il a revendiqué ce titre, il a donc les devoirs qui vont avec. Ce qu'on lui reproche avant tout, c'est sa prestation inopportune sur le plateau de Téléfoot. Il a débarqué sans en parler à personne, ni au service de presse, ni à la chaîne, ni à ses coéquipiers. Ce n'était pas prévu. Il s'est pointé en claquettes pour faire pleurer la France, alors qu'il savait très bien que l'après-midi, il y aurait ce boycott."
A propos de Toulalan: "Un match, c'est pour marquer le coup"
Enfin, la suspension de Jérémy Toulalan, mis en cause pour avoir rédigé le communiqué des joueurs, est plus symbolique qu'autre chose: "C'est pour son implication dans la rédaction du communiqué. Cela montre qu'il cautionnait cet acte. Ce n'est pas démentiel, un match, c'est pour marquer le coup".
Seul Eric Abidal a échappé à la punition. Pour Jean Lapeyre, ce n'est pas son implication dans la grève qui était au programme de la commission de discipline, mais bien son refus de jouer le dernier match des Bleus face à l'Afrique du Sud: "Ce qu'on lui reprochait ce n'est pas vraiment son attitude. Il a tapé sur le carreau pour que le bus démarre. OK. Le principal fait reproché, c'est son refus de disputer le 3e match. Il est venu trouver Raymond Domenech pour lui dire qu'il ne se sentait pas bien dans sa tête. C'est une décision sportive du coach".
"Si Laurent Blanc les fait jouer, il va au clash avec la Fédération"
Ces suspensions sont cependant uniquement "franco-françaises". L'UEFA nous a confié que ces problèmes étaient "internes à la Fédération". Si les "licences des joueurs sont valides", il n'y a aucun problème à ce que les "sanctionnés" jouent. Face à une telle situation, Jean Lapeyre rétorque: "Si Laurent Blanc les fait jouer, il va au clash avec la Fédération".
Enfin, il explique pourquoi les 23 mondialistes n'ont pas été renvoyés devant la commission de discipline: "Pour ne pas gêner Laurent Blanc". Les multiples déclarations du nouveau sélectionneur des Bleus visant à une accalmie ont en effet poussé la commission à ne pas suivre les recommandations de la mission d'information.