Fernand Duchaussoy devrait assurer l'intérim à la présidence de la FFF, selon L'Equipe. Le président de la Ligue de football amateur devrait être nommé vendredi et rester en poste au moins jusqu'en décembre.
Il n'est pas le plus connu mais, a priori, Fernand Duchaussoy est bien l'homme de la situation. A 67 ans, cet ancien professeur de sciences physiques à la retraite s'apprête à devenir l'un des personnages les plus importants du football français, avec Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur. Selon L'Equipe de mercredi, il devrait être nommé président de la FFF, vendredi par le conseil fédéral, et succéder ainsi à Jean-Pierre Escalettes.
Si sa nomination ne devrait être effective que dans deux jours, une chose est déjà certaine : il sera le seul candidat du monde amateur. Mardi dernier, Duchaussoy a reçu 20 voix sur 20 possibles lors d'un vote à bulletins secrets organisé par les représentants des amateurs. Reste à savoir s'il aura un opposant choisi cette fois par les professionnels. L'homme d'expérience qu'il est ne veut surtout pas mettre la charrue avant les boeufs. «Je suis candidat, mais je ne sais pas si je serai l'homme qui sera choisi, prévient-il dans Le Parisien, lui qui prendrait cette promotion comme «un honneur très important».
«Les gens trouvent que j'ai la légitimité pour faire l'intérim jusqu'en décembre, poursuit cet ancien président de la Ligue Nord-pas-de-calais, ancien gardien de but qui a joué jusqu'à 43 ans. On ne parle pas de présidence ad vitam aeternam», s'empresse-t-il d'ajouter, comme si de lui-même il souhaitait effectuer une période d'essai. «Je suis lucide, ce sera une charge terrible». Mais «gérer et résoudre les conflits, je sais faire. J'ai observé ce qui s'est passé en Afrique du Sud et je sais ce qu'il ne faut plus faire. Il y a eu un déni d'autorité à tous les niveaux».
Fort en gueule mais aussi «intelligent et plein d'humour», selon Jean Verbeke, ancien vice-président de la 3F, Duchaussoy «sait beaucoup mieux manoeuvrer» que Jean-Pierre Escalettes, d'après son ancien collègue. «Je ne serai pas le président de la rupture entre le monde professionnel et le monde amateur, assène celui qui sait que le dossier reste sensible. S'il y a divorce, ce ne sera pas de ma faute. (...) En termes d'éthique, je suis comme Jean-Pierre Escalettes. Mais j'ai ma personnalité, mon ambition et j'ai envie de réussir. Ce qui s'est passé ne se reproduira jamais.»
Pour preuve, s'il est élu, Duchaussoy a déjà sa petite idée sur les suites à donner à "l'affaire Zahia", dans laquelle Franck Ribéry et Karim Benzema viennent d'être mis en examen. «Je parle en tant que citoyen, amoureux de l'équipe de France et membre du conseil fédéral. C'est une affaire privée, dont je ne connais pas les tenants et les aboutissants et je ne vois pas comment un joueur mis en examen pourrait être convoqué en équipe de France, estime-t-il dans L'Equipe. C'est une position personnelle, je ne suis ni sélectionneur, ni président de la Fédération. Mais si je devais être élu, je prendrais mes responsabilités. Il y a déjà eu l'affaire de la grève, on ne va quand même pas en rajouter...» Le décor est planté.