Elle avait commencé bien plus tôt, deux heures avant le coup d’envoi, lors de la reconnaissance du terrain par les joueurs français. Seuls les remplaçants l’ont effectuée samedi. Une bonne moitié d’entre eux donnent alors l’impression de déambuler dans une kermesse battant son plein. Le milieu Blaise Matuidi fait des photos avec sa famille venue le rejoindre au bord de la rambarde, l’attaquant Jérémy Ménez déboule en claquettes et équipement MP3 avant d’aller se prélasser sur un banc de touche…
Cirque. Quand il voit l’ailier Hatem Ben Arfa entreprendre carrément une conversation - elle durera plus d’une demi-heure - avec son agent assis en bas de la tribune, le directeur administratif des Bleus, Marino Faccioli, devient livide. C’est le grand cirque. En rupture de ban avec une partie du groupe depuis mardi ( Libération de jeudi), Nasri a une discussion animée avec l’entraîneur adjoint, Alain Boghossian. On apprendra plus tard que le joueur demande alors des explications sur sa non-titularisation, la première dans cet Euro. Quelques minutes après, Boghossian dira à un proche : «C’est la merde.»
Les remplaçants rentrent au vestiaire en ordre dispersé. Ils reviennent pour l’échauffement une heure plus tard, cette fois accompagnée des titulaires. Les trois derniers à rentrer sur le pré : Samir Nasri, Jérémy Ménez et le petit Marvin Martin, qui s’entraîneront - si l’on peut dire - ensemble. Ce que font les deux premiers ne ressemble à rien. Fous rires, pitreries… dont celle-là, que l’on doit au Parisien : il court vers le ballon en mouvement et essaie de se stabiliser à pieds joints sur la sphère tout en effectuant un salut militaire.
Il réitérera cette figure, se tordant même légèrement la cheville une fois. On n’y comprend d’abord rien : une trentaine de caméras braquées, mille fois plus de smartphones susceptibles d’enregistrer la scène… On a pigé d’un coup, quand les deux gars toujours hilares se lancent dans une séance de frappes pleine puissance à 20 mètres de leurs coéquipiers autrement concentrés : pour avoir mal pris leur mise sur le banc, Nasri et Ménez s’offrent alors une petite provocation en mondovision.
«Vaffanculo». Le staff technique ne leur en tiendra pas rigueur : les deux joueurs rentreront à la 64e minute, au plus fort d’un combat alors légèrement dominé par des Bleus limités mais courageux, où Ribéry a une fois de plus tenté d’emmener tout le monde. Nasri patrouilla devant la défense tricolore, s’acquittant correctement de sa mission. Positionné sur l’aile droite, Ménez est en revanche passé à côté ; pas un dribble réussi, un agacement qui lui valut un carton jaune pour un «vaffanculo» lancé à l’arbitre italien et surtout ce geste invraisemblable envers son capitaine, Hugo Lloris, qui lui demandait de suivre son adversaire direct : paume vers le bas et le pouce qui se rabat sur les autres doigts joints, «ferme ta bouche» dans toutes les langues du monde.
Ceux qui sont encore pour les voir en EdF sont sado !