Ingérence de la CIA dans les affaires internes de l’Algérie !
En décembre dernier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs algériens, Louisa Hanoune, avait dévoilé que Washington préparait un Conseil transitoire pour l’Algérie avec la complicité de parties intérieures, précisant avoir recueilli ses informations du dirigeant de l’Union syndicale des travailleurs aux États-Unis, Alain Benjamin. Elle appelle à la mise en place de véritables réformes afin de « ne pas donner l’occasion aux puissances occidentales de venir, prétextant le rendez-vous des élections législatives prochaines, s’ingérer dans nos affaires internes ».
Cette dirigeante syndicaliste accuse l’agence de renseignements américains CIA de financer quatre associations des droits de l’homme. Hanoune affirme détenir des documents qui attestent ses accusations nommant parmi ces quatre organisations « l’Association Nationale pour la Défense des Droits de l’homme » et « SOS disparus ». Elle demande que cessent les tentatives de financement des campagnes de candidats aux élections qui devraient être organisées au mois de mai prochain, par des Etats et des organisations étrangers : « Ceci aboutira à servir des intérêts et des enjeux étrangers, dans une tentative d’assimiler la situation en Algérie à celle de la Tunisie et d’Egypte », souligne-t-elle.
Certaines administrations « l’ont contactée et lui ont demandé d’envoyer des députés et des élus de son parti en Amérique pour prendre des leçons, entre autres, sur les facultés d’orateurs et sur la façon de s’adresser au public ». Mais, elle constate « que le responsable d’un parti politique en Algérie est rentré des Etats-Unis avec un discours totalement différent » (de celui qu’il tenait précédemment, NDLR).
La secrétaire générale suspecte le CNT libyen d’être de mèche avec les Américains. Ceci corrobore les propos de Nidal Hamadé, journaliste correspondant en Europe d’Al-Intiqad, quotidien libanais, qui rapportait en septembre 2011 les rôles respectifs des deux principaux alliés et acteurs des États-Unis dans les événements au Proche-Orient, à savoir la France et le Qatar. A l'occasion de la visite en France de Moustapha Abdeljalil, président du Conseil National de Transition libyen (CNT), Nicolas Sarkozy avait affirmé à son hôte qui se plaignait de l’Algérie : « Patientez, et vous verrez ce qui va se passer en Algérie dans un an, et en Iran dans trois » !
Comme nous l’avions écrit dans notre article du 14 mai 2011, « Algérie : prochaine cible dans le remodelage du Sahara ? », l’enjeu réel de cette guerre est le remodelage du Sahel et du Sahara. La Libye a connu une guerre civile suite à laquelle ses dirigeants ont été remplacés en fonction du plan occidental (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis). Aujourd’hui, tous les pays limitrophes de la Libye sont en danger de partition, à plus ou moins long terme. Parmi ceux-ci, l’Algérie et ses immenses richesses enfouies au Sahara ne sont pas à l’abri de toutes sortes de manœuvres de déstabilisation. Ce n’est pas un hasard si, d'après le quotidien El-Khabar, la France avait demandé le droit de survoler l’espace aérien algérien afin d'intervenir en Libye. C’était une tentative d’entraîner l'Algérie dans un conflit dont elle pourrait être, elle-même, une victime. Pour notre part, nous faisons confiance à tous les peuples de la région pour contrer ce plan, qui n’est ni plus ni moins qu’une reconquête coloniale !